dimanche 24 avril 2016

La transposition didactique


De l'oral dans notre enseignement
Qu'est-ce que l'oral ?

                          Schéma réalisé à partir des travaux de Jean-Marc Coletta   


L'oral peut apparaître sous deux formes :
-il est vecteur d'apprentissage,
"Les trois-quarts des échanges scolaires se passent en échange de paroles" . Le dialogue participe à la construction du savoir. Répondre à l'autre c'est manifester une compréhension de l'idée émise par l'autre et au-delà c'est accepter la différence. L'oral permet de construire sa pensée, verbaliser des idées. Confronter des conceptions, c'est organiser son savoir. Prendre la parole c'est aussi construire son identité, parler à la classe c'est s'engager dans son rôle de citoyen.

-il est objet d'apprentissage
Il est essentiel de souligner également que l'oral n'est pas seulement le temps de parole des élèves mais également ce qui relève du paralangage à l'exemple des attitudes du corps, de la gestuelle, de l'adaptation à l'interlocuteur... L'oral ne se réduit pas simplement à une émission sonore c'est aussi l'écoute et "le silence tout autant que la parole, le jeu des regards autant que celui des mots, c'est [enfin] la gestion des échanges et de la prise de parole".
Le silence peut effectivement apparaître comme un des premiers apprentissages. En proposant des situations où l'élève est en mesure d'écouter l'autre, il apprend à l'écouter. "Le silence du"parleur" et des "écouteurs" fait aussi partie de l'atmosphère, de l'entente ou de l'éloignement".
Il existe différentes situations d'oral :
On peut mettre en parallèle deux types d'oraux :
"l'écrit oralisé" à l'exemple de l'exposé en ECJS, ou de la présentation finale des TPE. C'est un oral préparé qui prend appui sur des notes, c'est souvent un oral monogéré, auquel on peut associer la présentation d'une synthèse dans le cadre d'un travail collectif, au reste de la classe.
Ce type d'oral permet grâce au temps de préparation qu'il induit, de réfléchir sur les formes du discours expositif voire argumentatif. Pour se faire comprendre, il faut savoir utiliser le mot juste.
"L’oral plus improvisé", détaché de toute trace écrite donc plus autonome.
Dans ce cas l'oral repose sur une interaction entre différents locuteurs au sein d'un débat par exemple, qui peut être improvisé. Or on constate souvent que ce type d'oral basé sur l'échange entre les élèves n'est que moyennement développé et pourtant, le fait d'inviter les élèves à formuler une opinion permet une implication plus grande de ces derniers et conduit à un entraînement au discours argumentatif. Dans ce type de figure, cet oral "en temps réel", qui se construit au fur et à mesure du déroulement du débat, est présenté à la classe spontanément tel quel, comme une sorte de brouillon de la langue, avec ses accidents linguistiques. Il semble essentiel de ne pas disqualifier le discours spontané de l'élève mais de lui faire comprendre qu'on ne parle pas toujours de la même façon, et que selon les situations d'interventions, les usages langagiers varient.
Cette forme d'oral sous-entend également qu'il est indispensable de laisser à l'élève le temps de répondre afin qu'il puisse prendre du recul par rapport à la question posée ou à la remarque de l'autre et également mobiliser ses savoirs. Il faut même dans ce type d'oral improvisé, laisser aux élèves le temps de la réflexion. L'objectif n'est pas de parler tout le temps et à tout prix.
                                                                                                                                                    L’inspecteur

                                                                                                                                                    A.LAKEHAL

COMPREHENSION DE L’ORAL ET APPRENTISSAGE DE LA LANGUE


COMPREHENSION DE L’ORAL ET APPRENTISSAGE DE LA LANGUE

1- Caractéristiques de la compétence compréhension de l’oral dans les programmes :

Il s’agit pour l’élève de :
se préparer à l’écoute en étant prêt à se poser des questions, notamment : qui parle ? à qui ? de quoi ? quand ? où ?comment ? pourquoi ? combien ?
écouter pour comprendre le message reçu, le plus souvent partiellement dans un premier temps, en procédant à un découpage de ce message. Au fil des écoutes successives, il sera alors possible de reconstituer le sens global du fragment d’aborde et le sens précis de passages ponctuels ensuite (phase d’interprétation)
reformuler (de différentes manières) pour intégrer les éléments nouveaux aux connaissances préalablement acquises.
d’une part s’entraîner à entendre, en particulier les « sons » (phonèmes) qui n’existent pas dans sa langue maternelle, et d’habituer à la diversité des voix, des accents, des débits, des tons, des intonations et, plus tard, à des niveaux d’élocution ;
Les programmes présentent la compétence de la compréhension de l’oral en premier lieu car elle précède l’expression orale. C’est une compétence à laquelle l’élève doit se former. Pour cela, il lui faut :

d’autre part, apprendre à écouter, à diriger son oreille et sa perception auditive, à développer des stratégies : repérer, sélectionner, organiser, connecter… les indices livrés par le discours.

2- Mise en œuvre des apprentissages :


La compréhension de l’oral est l’un des maillons de l’apprentissage d’une langue. Elle constitue une étape au sein d’un ensemble d’activités d’écoute, de reproduction, d’entraînement et de production. La phase de compréhension de l’oral se situe au début du processus d’apprentissage de l’acte de parole. Cette démarche correspond à l’approche communicative, qui à pour objectif d’apprendre aux élèves à communiquer (entraînement à la compréhension et à la production orale) tout en enseignant la langue du point de vue « linguistique » (phonologie, grammaire et lexique). Dans cette perspective, les élèves apprennent donc la langue en la pratiquant.
L’apprentissage de la langue en classe peut être schématisé de la manière suivante : interactions orales en début de leçon pour amener les élèves vers le/les thème(s) et les éléments linguistiques à retenir dans la séance ; introduction par le document sonore de l’acte de parole à étudier ; reformulation de ces expressions pour familiariser les élèves avec ces nouveautés ; étude du discours oral, qui sert de support pour la réflexion sur la langue et peut-être pour le travail à la maison ; réemploi de l’acte de parole et de ses variantes pour que les élèves les retiennent ;
interrogation orale au cours suivant sur les éléments étudiés.

2.1 Conduire une séance de compréhension de l’oral :

Les séances de compréhension de l’oral se suivent et ne se ressemblent pas. Chaque enseignant développe en effet ses propres démarches en fonction de son expérience et du public auquel il fait face. Cependant, des points communs se dégagent ; ils sont nombreux d’une classe à l’autre et dessinent une trame générale :

Des activités de pré-écoute :


Pour élargir le champ de la compréhension et rendre l’exercice plus efficace, il est intéressant de procéder au préalable à une activité de pré-écoute. Ce type d’activité sert à :
rappeler des mots oubliés ou introduire des termes nouveaux ;
découvrir la situation de communication, le plus souvent par l’observation et la description d’une illustration ou de la vidéo (sur laquelle on veut travailler) dont le son est coupé.
Les activités de pré-écoute ont pour fonction d’apporter en amont de l’écoute, quelques outils linguistiques utiles pour la compréhension du document. Elles servent à : préparer la séance : donner une ou des consignes d’écoute ;
placer les élèves en situation de compréhension active (deviner, anticiper, formuler des hypothèses).
contextualiser le document, c'est-à-dire le mettre en relation avec le vécu des élèves ; définir la situation de communication (qui parle ? à qui ? de quoi ?) ;


Ecoute/compréhension globale :


Elle vise le repérage de choses simples telle que la nature du document (interview, dialogue, informations, jeu…), les interlocuteurs (nombre, nom, profession…), le lieu et le sujet du document. Pendant cette première phase, les élèves comprennent déjà, en général :
les mots qu’ils connaissent déjà et qui les aident à construire le sens ; les mots outils et les mots dans le sens peut être facilement déduit du contexte ;

la situation : même si le discours leur échappe en partie, ils peuvent formuler des hypothèses avec leurs propres mots.


L’activité implique :


des notes au tableau pour mémoriser les indices entendus et préparer la restitution orale ;
une mise en commun de ce qui a été par rapport au repérage demandé, notamment l’élucidation de la situation de communication ;
la vérification des réponses au cours d’une nouvelle écoute.


Ecoute/compréhension fine/détaillée :


Elle passe par le repérage de notions plus précises (ex : description d’une personne ou d’un objet, arguments publicitaires, chronologie d’un récit, indications d’un itinéraire…) et peut prendre appui sur l’utilisation d’une (ou plusieurs) fiche(s) d’écoute pour guider les élèves et sur la réécoute du document si nécessaire.
Post-écoute : reformulation et extension :
Dans tous les cas, il est important de clore ce temps de travail en reformulant le sens du message écouté, de manière à lever des incertitudes qui pourraient demeurer chez des élèves plus en difficulté, ou moins attentifs. L’enseignant peut évidemment associer à cette reformulation certains élèves, en veillant particulièrement –dans ce moment précis- à la qualité de la prononciation.

Le triangle pédagogique


Le cycle didactique